IRIS (International Railway Industry Standard) : 5 ans après la sortie de la première édition de ce référentiel, où en est-on ?…
Au printemps 2006, l’association UNIFE des industriels du secteur ferroviaire émettait ce référentiel sectoriel, qui intègre toutes les exigences ISO9001 et ajoute beaucoup d’autres exigences devenues nécessaires et spécifiques à ce secteur : gestion de projet, gestion des coûts, analyses de risques, gestion de la configuration, gestion de la connaissance, business plan, etc.…
Aujourd’hui, le référentiel en est à sa révision 2. Il est applicable aux activités de conception, production et maintenance concernant, pour le moment, le matériel roulant uniquement.
Les infrastructures (équipements de voies ferrées) deviendraient prochainement un nouveau domaine d’application de IRIS (sous 1 à 2 ans ?…).
A ce jour, environ 600 certificats dans le monde sont enregistrés sur le portail IRIS, correspondant à 600 sites, puisque le schéma de certification IRIS est « mono-site ».
En Allemagne : environ 140 certificats. En Italie : 80 certificats. En Chine : plus de 60…
En France, une soixantaine de sites sont certifiés, et il est à noter plus de 110 inscrits sur le portail IRIS : les 60 certifiés IRIS et les autres sans doute bientôt prêts pour une certification !…
D’après le Management Center de IRIS, il est attendu 800 à 900 certificats dans le monde début 2012. La progression reste donc forte pour ce jeune référentiel.
Pour assurer l’ensemble de ces audits : environ 170 Lead Auditors et 60 Auditors répartis dans le monde ont été qualifiés par les gestionnaires de IRIS au sein de l’UNIFE.
Le gérant d’une PMI me disait à la fin de l’audit de certification IRIS : « finalement, c’est une norme pour bien gérer l’entreprise ! ». En effet, IRIS, qui intègre certains aspects de l’ISO9004:2009 est un système de management très complet et très intéressant s’il est bien interprété et juste adapté aux activités, aux risques et aux besoins de l’entreprise.
Mais IRIS peut être vécu comme lourd, inadapté, pointilleux, si le sens des exigences n’est pas bien compris…
A partir de mes échanges d’expériences avec des certifiés et avec des auditeurs IRIS, il reste néanmoins des pistes de progrès pour rendre crédible et mature cette certification IRIS :
– Pour les certifiés et pour ceux qui se préparent à la certification : il est nécessaire d’aborder IRIS avec une vue systémique de l’entreprise. Sans perdre de vue, bien sur, la conformité des produits, l’approche processus adaptée et transversale doit être abordée sans penser « hiérarchie » et « tâches des services », mais plutôt « suite d’activités stratégiques, liées et cohérentes »…
– Pour les plus grands donneurs d’ordre, qui, par des courriers officiels de leur direction Achats, ont annoncé aux fournisseurs la nécessité d’être certifié IRIS à une échéance donnée pour rester dans leur panel de fournisseurs : il est nécessaire d’être cohérent avec les besoins qui ont été à l’origine de IRIS, en mettant clairement le certificat IRIS au centre des critères de sélection de fournisseurs les plus critiques, avec les critères de coûts qui sont toujours là….
– Pour les organismes de certification et les auditeurs : une homogénéité des pratiques d’évaluation, et une approche constructive et pédagogique des audits est nécessaire aussi. Le IRIS Management Center y veille en multipliant les « witness audit » (observations des audits réalisés par les organismes de certifications accrédités par IRIS)…
Philippe BARBAZA